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[FOCUS] La case, l’habitat populaire de la Guadeloupe dans les années 1960.
Cet habitat traditionnel et rural des Antilles est hérité de la période servile et s’est répandu à l’abolition de l’esclavage par l’appropriation de terres vacantes. Il est surtout présent à la campagne et dans les bourgs. Constituée de bois très dur, la case est souvent attenante à un petit jardin qui permet à la famille qui l’occupe de cultiver quelques cultures destinées à la consommation et parfois à la vente.
Mais au début des années 1960, lorsque le BUMIDOM se met en place, de nombreux jeunes candidats au BUMIDOM témoignent au travers de leurs courriers de candidature de la case en bois, rudimentaire et en mauvais état, dans laquelle ils vivent avec leurs parents. Ceux-ci sont ouvriers agricoles dans le secteur de la canne à sucre ou de la banane, artisans ou femmes de ménage et mènent des vies difficiles. Le logement familial vétuste est comme un stigmate de la dure réalité de leur vie.
Dans son livre intitulé Parole de ma vie, Lucienne Dangreville Bellemare, se souvient : Une case en bois d’une pièce était sa maison. Il n’y avait pas de plancher, juste la terre, avec un grand lit à baldaquin en bois verni. […] Toutes les petites cases étaient jumelées par deux, certaines avaient une petite véranda et un plancher, un toit en tôle ondulée, juste une porte et parfois une ou deux fenêtres. Ce petit village était juxtaposé aux champs de canne à sucre, à la rhumerie […].
Jack Berthelot et Martine Gaumé, « Kaz antié, Jan moun Ka rété », Éditions Perspectives créoles, 1982.Arch. dép. Guadeloupe, 1 BIB 4095.
Case traditionnelle dans les années 1960. Fonds Berthelot, Arch. dép. Guadeloupe, Fi (non côté, pièce 857, pièce 768).