L’affaire Mahaudière : une triste affaire pénale à la Guadeloupe en 1840

Dans sa session d’octobre 1840, la cour d’assises de la Pointe-à-Pitre a statué sur une accusation de séquestration et de tortures formulée à l’encontre d’un habitant notable de la colonie, M. Douillard- Mahaudière. Ce dernier soupçonnait en effet son esclave Lucile d’avoir empoisonné sa femme, deux esclaves et des bestiaux car il refusait de lui accorder la liberté. Déclaré non-coupable, Mahaudière est  acquitté par le jury de la cour d’assises. Le compte rendu de cette affaire dans la « Gazette des tribunaux » des 15 et 16 février 1841 suscite de vives réactions à l’époque (voir lien ci-dessous). Deux opuscules originaux conservés dans notre bibliothèque patrimoniale nous apportent des réponses. Le premier a pour titre « Cour d’assises de la Pointe-à-Pitre, session d’octobre 1840 ». Publié à Paris, en mars 1841, il contient un compte rendu des débats et le récit d’une ovation faite par le public au défenseur de l’accusé. Distribués à la chambre des députés, plusieurs exemplaires sont ensuite envoyés à la Guadeloupe. La seconde brochure intitulée « Précis de l’affaire Douillard-Mahaudière » nous présente d’autres aspects du procès. On constate au travers de cette affaire que les esclaves, à quelques années de l’abolition de 1848, étaient encore soumis au bon vouloir de leur maîtres dont les excès n’étaient encore que trop rarement sanctionnés, sinon par la loi, du moins par les juges.

Cour d’Assisses de la Pointe à Pitre, session d’octobre 1840, Paris, A Blondeau, 1840. Arch. dép. Guadeloupe RES 265.

 

Précis de l'affaire Douillard-Mahaudière - Arch. Dép. Guadeloupe, RES 311

Précis de l’affaire Douillard-Mahaudière, adressé à la Chambre des députés, Thomas Jollivet, Paris, G.-Laguionie, 1841. Arch. dép. Guadeloupe, RES 311.

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