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[FOCUS] Un poème de Sonny Rupaire sur les grèves de la canne de 1975
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Ce poème de Sonny Rupaire, publié en 1980 dans le mensuel Ja Ka Ta, nous permet d’évoquer, 50 ans plus tard, les grèves de la canne de 1975.
En 1975, ouvriers de la canne et petits planteurs réclament une amélioration de leurs conditions de vie (augmentation du salaire minimum au travers de la suppression du Salaire minimum agricole garanti, et fixation du prix de la canne selon des modalités plus favorables). Initié et soutenu par les syndicats nouvellement créés (Union des Travailleurs Agricoles – Union des Paysans pauvres de la Guadeloupe), le mouvement de protestation s’étend. Une grève générale illimitée est déclenchée en février 1975, mais elle est contrecarrée par la pression des forces de l’ordre et le recours aux travailleurs Haïtiens, réquisitionnés pour prendre le relais dans les champs. Il en résulte de fortes tensions, plus particulièrement dans le secteur de Grosse-montagne (Lamentin).
Alors que la grève s’essouffle et que les ouvriers retournent à leur poste (les syndicats lancent un appel en ce sens), le père Chérubin Céleste, rejoint la cause des travailleurs et se met en grève de la faim le 22 mars 1975. Son arrivée est déterminante. Elle relance la grève générale et permet une amplification de la mobilisation, à laquelle participe aussi la communauté chrétienne du Lamentin (JOC, JEC, MRJC…). Les forces vives de la Guadeloupe, venues en soutien aux travailleurs du sucre, convergent en nombre vers la chapelle du père Céleste, celle de Grosse-montagne.
Le combat est finalement victorieux. À l’issue de négociations, les ouvriers agricoles obtiennent l’augmentation de leur salaire et une hausse du prix de la canne.
La grève de la faim déclenchée par le père Céleste a largement contribué au succès des revendications des travailleurs du sucre et a eu de nombreuses répercussions dans la société guadeloupéenne, notamment dans la communauté chrétienne.
Au-delà du poème « Pwason davril », le Ja Ka Ta d’avril 1980 évoque longuement le combat du père Céleste, en cherchant à savoir cinq ans plus tard « quel bilan Chérubin Céleste fait de son action, comment il l’analyse, et d’une manière plus générale quel avenir il souhaite pour la Guadeloupe ».
À lire ausssi
JOINT, Louis-Auguste, Père Chérubin Céleste, entre le religieux et le politique, Éditions Nestor, 2014. 1 BIB 5511