[FOCUS BUMIDOM] Le départ vers la France

Faire les démarches auprès du BUMIDOM.
Recevoir son billet. Préparer sa valise.
Saluer les proches, puis se rendre au port ou à l’aéroport.
Pour les partants du BUMIDOM, l’embarquement pour un si long voyage est en général une première.
Une expérience qui a certainement été encouragée à la vue de ces paquebots au large, de ces avions dans le ciel et des publicités parues dans les journaux.
La promesse d’un ailleurs, que le BUMIDOM rend possible.

Extraits de témoignages :

Lucienne Dangreville Bellemare, Paroles de ma vie, 2014.

Le départ de Lucienne Dangreville Bellemare a eu lieu le 30 avril 1964, à bord de L’Irpinia, un paquebot transatlantique italien. Elle se souvient avec précision de ses mains moites sur la passerelle du paquebot au moment du départ, de son cœur qui bat à tout rompre et de l’angoisse qui l’étreint. Non seulement elle quittait sa mère, ses sœurs, ses frères mais elle partait vers un monde méconnu. Après douze jours de traversée de l’océan Atlantique, Lucienne arrive à Cannes sous un ciel bleu mais différent de celui de Fort-de-France, car la brume formait une barrière qui laissait difficilement traverser quelques rayons de soleil.

Gitane, témoignage recueilli par Patrick Semiramoth,1999.

Je suis partie de la Guadeloupe par avion le 25 juillet 1965. Ça, je ne l’oublierai pas. Oh, là, là ! Toutes les larmes de mon corps, mon Dieu, j’avais 25 ans et je quittais mes enfants, ma famille, mon pays. C’était un calvaire, mais le moyen de donner une vie décente à mes enfants. Je ne suis retournée en Guadeloupe que quatre ans plus tard et c’est à ce moment-là et que j’ai pu les revoir.

Charlise Curier, Mon aventure avec le BUMIDOM, 2019.

« Ce vingt avril 1971, je réalisais que l’aventure avait réellement commencé. Le voyage dura douze jours et j’en profitais au maximum. J’avais découvert que « Le Régina » était un bateau de croisière. J’étais logée dans une petite cabine, pour deux personnes. J’avais immédiatement sympathisé avec la camarade qui occupait l’autre lit. Elle s’appelait Marie-Claude, comme ma meilleure amie que je venais de quitter. C’était une jeune fille de mon âge, originaire de Baillif. Elle était comme moi candidate au départ avec le BUMIDOM. Nous étions logées à l’étage inférieur, mais ce n’était pas important. Nous étions simplement heureuses. […] Après douze jours passés en mer, nous étions arrivés en France, au port de Marseille. »

Le Colombie, carte postale, années 1960. Arch. dép. Guadeloupe, 5 Fi.
Publicités sur les horaires des paquebots transatlantiques parues dans le journal France-Antilles, 1965, 1967. Arch. dép. Guadeloupe, PG 1002.
Paroles de ma vie, Lucienne Dangreville Bellemare, Édilivre, 2014.
Mon aventure avec le BUMIDOM, Charlise Curier, Nestor, 2019.

 

Le Colombie, carte postale, années 1960. Arch. dép. Guadeloupe, 5 Fi.

 

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