- Catégories
- Actualités
- Focus sur
[FOCUS BUMIDOM] Travailler au Canada par le biais du BUMIDOM
En parallèles aux migrations vers la France hexagonale, d’autre destinations ont été envisagées par le BUMIDOM. Le rapport d’activités du BUMIDOM pour l’année 1968 indique une volonté de réduire le volume des migrations vers la Métropole et de favoriser l’orientation des travailleurs guadeloupéens et martiniquais vers la Guyane, le Canada et l’Amérique latine (Claire Palmiste, 2012).
Rares sont les traces archivistiques de cette migration à avoir été identifiées aux Archives départementales de la Guadeloupe, si ce n’est un dossier dans les archives du BUMIDOM sur la migration saisonnière vers le Canada pour la période 1975-1979 (1033 W 7). Le dossier est cependant mince. On y comprend que l’embauche des travailleurs saisonniers étrangers était soumise à une autorisation par les autorités canadiennes. Les demandes de visas non immigrants transitaient par l’ambassade du Canada située à Port-au-Prince (Haïti). Depuis la Guadeloupe, il faillait passer par le bureau du BUMIDOM à Pointe-à-Pitre, être reçu en entretien et remplir un formulaire de demande de séjour temporaire, formulaire auquel étaient joints différents documents : diplôme, certificat de compétence dans la profession, acte de naissance, extrait de casier judiciaire. Le candidat devait également réaliser une visite médicale obligatoire et compléter un questionnaire médical.
Dans les années 1970, la main d’œuvre des travailleurs étrangers était très sollicitée pour la récolte des fruits dans les fermes Canadiennes. Des contrats de travail étaient établis pour une période de six semaines à huit mois. Un article paru dans le The Globe and Mail (Ontario, Canada) le 11 juillet 1978 évoque le recours aux travailleurs étrangers. Il pointe le découragement et les difficultés pour les recruteurs du secteur agricole à trouver des travailleurs canadiens réguliers, endurants et motivés pour les récoltes, alors même qu’il y avait près d’un million de personnes au chômage dans le pays. Certains employeurs préféraient recourir à des travailleurs mexicains ou caribéens. Pour les Guadeloupéens et Martiniquais, les frais étaient partagés entre les employeurs et le BUMIDOM, concernant le déplacement et l’hébergement.
En 1978, alors qu’une nouvelle loi immigration était en discussion, douze travailleurs guadeloupéens devaient être embauchés à la ferme de Monsieur Joseph B. Le contexte rendait incertain la délivrance des visas. Une réponse favorable leur est finalement parvenue, avec un départ pour le Canada prévu pour mai 1978.