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[FOCUS] Le BUMIDOM, un organisme hors norme
Le Bureau pour le développement des migrations intéressant les départements d’outre-mer (BUMIDOM) est créé le 29 avril 1963 sous la forme d’une société d’État. L’organisme a pour objectif de favoriser et d’organiser la migration des ressortissants des DOM vers l’Hexagone.
Cette instance voit le jour alors que la plupart des colonies françaises en Asie et en Afrique ont accédé à l’indépendance (y compris l’Algérie) et que les aspirations autonomistes, voire indépendantistes, prennent de l’ampleur dans les départements d’outre-mer (création du GONG en Guadeloupe, de l’OJAM en Martinique…). À cette même époque, la jeunesse, nombreuse et en demande d’émancipation, peine à trouver un emploi sur place suffisamment rémunérateur qui lui permettrait d’aspirer à une vie plus enviable. L’appel au départ vers la France hexagonale, avec la perspective d’un emploi ou d’une formation, est largement entendu. De nombreux Guadeloupéennes et Guadeloupéens se rendent alors dans l’une des antennes locales du BUMIDOM (Pointe-à-Pitre et Basse-Terre) pour bénéficier de leur aller simple vers la France. Le BUMIDOM prend en charge toutes les étapes de l’installation des ressortissants des DOM, du départ à la formation au placement en emploi en entreprise, afin de privilégier une installation durable.
Entre 1963 et 1981, environ 85 000 sont directement pris en charge par l’organisme, en plus des 120 000 français d’outre-mer qui migrent par leurs propres moyens vers la France. Il s’agit pour la France d’une gestion étatique sans précédent d’une migration interne à la République, inédite par les moyens mis en œuvre et par sa durée.
La mission principale du BUMIDOM, telle qu’elle est définie dès sa création, est d’apporter l’aide nécessaire aux volontaires qui en font la demande pour un établissement en France hexagonale. Il s’agit de personnes n’ayant pas ou très peu de qualifications, mais aussi de personnes qualifiées ne trouvant d’emploi localement. Le regroupement familial est également accompagné, afin d’aider le migrant établi en « métropole » à faire venir sa famille, cela prend la forme d’aides de passage ou d’un remboursement par mensualités de la participation financière aux frais de voyage.
Pour le volet social de sa mission, le BUMIDOM finance des associations présentes dans l’Hexagone sur lesquelles il s’appuie par la suite. Il s’agit en particulier du Comité d’action sociale en faveur des originaires des départements d’outre-mer en métropole (CASODOM, créé en 1956, soit avant le BUMIDOM), de l’Amicale des travailleurs antillo-guyanais (AMITAG, 1964) et du Comité national d’accueil et d’actions pour les Réunionnais en mobilité (CNARM, 1965).