[FOCUS SUR] 1952, les tribulations de spéléologues au « Trou du diable », suite.   

Cette salle finale est décrite par le spéléologue de la manière suivante : « nous prenons pied sur le fond d’un « lac » qui cède légèrement sous le pas, mais ne présente pas aujourd’hui le désagréable caractère de boue semi-liquide noté par les précédents visiteurs. Au milieu, une tige décolorée jailli, nous souhaitant curieusement la bienvenue à la Vie dans ce lieu étrange ». Dans cet espace sombre, où cette tige, probablement le pied terni d’un mombin semble être le seul élément végétal (dont la graine fut sans doute portée par le ruissellement des eaux de surface), le scientifique réalise quelques prélèvements entomologiques et biologiques. A cet endroit, le Révérend-Père Barbotin dispose une statuette de la Vierge et le groupe procède à la « touchante et originale cérémonie religieuse de la pose et de la bénédiction qui « exorcisait » en quelque sorte le trou du diable. » Avant de quitter cette crypte, les spéléologues prennent le soin de sceller un procès-verbal, trace de leur passage, dans une bouteille et gravent ces quelques mots sur une plaque de ciment « MISSION SPELEO 6 / 6 / 52 ». La dernière cordée se retrouve à l’air libre à 19h25, après neuf heures d’expédition qui se sont déroulées « dans de bonnes conditions ».

Les conclusions du rapport final d’expédition produit par le Frère Huon de Navrancourt reviennent sur les objectifs initiaux de la reconnaissance scientifique du Trou du diable. Dans un premier temps, en termes d’hydrologie, cette cavité présente un cours d’eau intermittent alimenté uniquement par les eaux de pluie de surface, et dont le débit dépendrait des conditions météorologiques en surface.  L’analyse bactériologique des échantillons prélevés par le scientifique, réalisée par l’Institut Pasteur de Pointe-à-Pitre, indique la présence abondante de colibacilles rendant l’eau non potable. Enfin, en matière d’intérêt touristique, les conclusions montrent que l’importance du site est plutôt faible et qu’un développement du site ne pourrait être envisagé sans un plan de développement d’ensemble pour un « intérêt local relatif ».

Arch. dép. Guadeloupe, SC 1963.

archives départementales guadeloupe

 

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