[FOCUS SUR] 1952, les tribulations de spéléologues au « Trou du diable »

Dès le début des années 1950, les autorités Guadeloupéennes souhaitent développer économiquement l’île. Une des pistes de développement est le tourisme comme le montre ce dossier coté SC 1963 tiré d’un versement du Bureau du tourisme rattaché au Secrétariat général aux affaires économiques de la Préfecture. Le sous-dossier intitulé « A.S. Explorations spéléologiques par Frère Jean Huon de Navrancourt » peut faire figure d’intru au milieu d’un ensemble documentaire composé essentiellement de correspondance concernant le développement du tourisme international et des infrastructures touristiques à la Guadeloupe.

L’exploration spéléologique dont il est question concerne le « Trou du Diable » situé dans la commune de Capesterre-de-Marie-Galante, sur la propriété des frères Belonnières qui font partie de l’équipe d’exploration. Cette étude scientifique est menée par Jean Huon de Navrancourt, frère de la fondation bénédictine interraciale du Mont-Pelé (Martinique) qui est également reconnu pour des compétences plus séculières, en témoignent les attestations scientifiques officielles délivrées par le Président de la Société spéléologique de France et par le Service météorologique des Antilles, pour qui il fut le fondateur de la station de Saint-Pierre. Cette exploration spéléologique revêt un caractère officiel et a été validée par la Commission départementale qui en assume le coût financier.

Ce caractère officiel s’exprime également par l’équipe formée autour du spéléologue. En effet, en ce 6 juin 1952 à 10h30, se donnent rendez-vous à l’entrée de la grotte, M. Hameau, 1er adjoint de Capesterre-de-Marie-Galante, MM. Coirault et Dubois, gendarmes à Grand-Bourg, M. Bardus, agent de la direction des Travaux publics, les Révérends-Pères Deckmyn, curé de Capesterre-de-Marie-Galante, et Barbotin, curé de Saint-Louis-de-Marie-Galante, accompagnés des propriétaires des lieux qui font office de guides.

Après une revue d’inventaire, qui présente quelques mauvaise surprises, les explorateurs se dirigent vers le vestibule de la cavité et après un parcours d’une longueur de 450 mètres rendu difficile par quelques « sauts » et les boues et argiles qui « engluent les mains et le matériel », les explorateurs atteignent en un peu plus de deux heures la salle terminale qu’ils baptisent « Salle Marcel Duhoux » en l’honneur du premier instigateur de la grotte (à noter que le Révérend Père Belloc, curé de -Saint-Louis de 1943 à 1947 avait lui aussi parcouru cette cavité).

Découvrez la suite demain…

archives guadeloupe exploration spéléologie

Retour aux actualités