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[FOCUS SUR] Le « tolan » Maurice Carlton et les JO de 1936
A la veille de l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, l’occasion nous est donnée de mettre à l’honneur le premier guadeloupéen sélectionné pour les Jeux de 1936 à Berlin. C’étaient alors les 11émes, avant l’entrée du monde dans un nouveau conflit.
Cette première sélection de Maurice Carlton en équipe de France d’athlétisme pour les JO, sur l’épreuve reine du 100 mètres, fait entrer la Guadeloupe dans l’histoire. Elle ouvre alors la voie à de nombreux grands sportifs, originaires de l’île, toutes disciplines confondues : Marie-Josée Pérec, Patricia Girard, Christine Arron, Muriel Hurtis, Gaël Monfils, Laura Flessel, Teddy Riner et bien d’autres encore !
C’est le 20 novembre 1913 à Saint-Claude qu’Edmond Roger Maurice Carlton voit le jour. A 9 ans, il rejoint la métropole. Tout en s’adonnant à son sport de prédilection, l’athlétisme, il poursuit de brillantes études en droit après avoir obtenu un baccalauréat de philosophie et de mathématiques. Ses performances lors de grandes compétitions (champion de France militaire, champion de France universitaire avec un record à la clé…) lui offre le surnom de « Tolan français » en référence à Eddie Tolan, le premier sprinter noir américain médaillé aux Jeux de 1932 à Los Angeles.
Agent en préfecture d’Orléans, il est fait prisonnier par les Allemands. A la sortie de la 2ème Guerre Mondiale, il rejoint son père alors administrateur en chef des colonies à Dakar. Il y devient le collaborateur d’Amadou Lamine-Gueye, grand homme politique (maire de Saint-Louis puis de Dakar, président du parti socialiste sénégalais, sous-secrétaire d’état…) et surtout grand avocat qui le prépare à la profession. En 1952, il quitte le Sénégal pour la Côte d’Ivoire pour participer à la création de la cour d’appel. Il est nommé en 1967, chevalier de la Légion d’honneur en tant que bâtonnier de l’ordre des avocats près de la cour d’Abidjan puis commandeur de l’Ordre national de la Côte d’Ivoire.
Maurice Carlton décède à Paris le 7 mai 1990. Afin d’honorer ce grand homme qui a porté haut l’image de la Guadeloupe, la ville de Saint-Claude lui dédie en 2013 une rue dans le quartier de Bélost.
Registre d’état civil. Arch. dép. Guadeloupe, 1 E 311 ;
Sources supplémentaires : France-Antilles du 22 novembre 2013. Arch. dép. Guadeloupe, PG 1002/377 ; Bulletin de la société d’histoire de la Guadeloupe, n°124-125 (2e et 3e trimestre 2000).