[FOCUS SUR] Une carte postale de travailleurs indiens au début du XXe siècle

Il y a 170 ans, le 24 décembre 1864, les 314 premiers engagés indiens débarquent en Guadeloupe sur le bateau l’Aurélie après deux mois de traversée. Sous l’impulsion des pouvoirs publics, ils viennent pallier le manque de main-d’œuvre locale, consécutif à l’abolition de l’esclavage en 1848. C’est le début d’une immigration de près de 150 00 indiens, organisée entre 1854 et 1885 qui vont remplacer la main d’œuvre servile dans les exploitations agricoles. Le voyage laisse souvent place au désenchantement et beaucoup d’entre eux utilisent leur droit au retour suite à leur contrat de travail (d’une durée de cinq ans). D’autres s’installent néanmoins en Guadeloupe et y fondent des familles… En 1923, les engagés indiens et leurs descendants obtiennent la nationalité française.

Cette carte postale provient du célèbre éditeur Charles Boisel, qui a repris une photographie du début du XXe siècle éditée par Phos. On y voit un groupe de personnes, qui pourrait être une famille, mais nous n’en avons néanmoins pas la certitude malgré le titre de la carte postale.

Le cliché montre un homme, et peut être sa femme qui tient une pipe à la bouche, entourés de jeunes enfants. Il semble qu’ils posent avec leurs vêtements quotidiens qui témoignent de leur modeste condition de vie. Si l’on s’attarde sur les visages, on peut lire la fatigue, celle du labeur quotidien dans les champs de canne. Pourtant une douceur émane des regards qui rend le cliché émouvant et plein d’humanité.

 

Arch. dép. Guadeloupe, carte postale, 5 Fi 94-05.

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