[FOCUS] Un coup d’œil fugace sur la prison de Basse-Terre un jour de décembre 1909.

Comme le fait remarquer Monsieur  Eric Fougère dans son livre La prison coloniale en Guadeloupe (Îlet à Cabrit, 1852-1905) paru aux éditions Ibis rouge en 2010, « une déception cruelle attend l’historien. Le dossier de la justice et surtout celui du service des prisons sont vides aux Archives départementales ».

Il est vrai que les archives relatives aux prisons au XIX e et début du XX e siècles sont rares en raison principalement de la création tardive des Archives départementales à la Guadeloupe, du cyclone de 1928, de l’incendie de 1955 qui détruisit en partie le service.

Les Archives départementales conservent néanmoins dans le fonds dit de « l’incendie de 1955 » des rapports journaliers de décembre 1909 qui donnent une idée du fonctionnement des institutions carcérales au début du XXe siècle.

En dépit des lacunes, Monsieur Fougère réussit néanmoins  à retracer l’histoire des prisons coloniales à la Guadeloupe. Il nous apprend que c’est l’arrêté local organique du 26 décembre 1868 qui règlemente le service des prisons. Il existe quatre établissements principaux. A Basse-Terre, une prison d’arrêt est destinée détenus condamnés à des peines allant de moins d’un mois à un an d’emprisonnement. C’est aussi une maison de justice où certains inculpés et mis en cause attendent leur jugement en détention provisoire. Le gardien chef est généralement un ancien militaire. En 1909, l’annuaire de la Guadeloupe précise qu’il se nomme Auger.

Nous vous présentons aujourd’hui  le rapport journalier du 7 au 8  décembre 1909. On y voit que la prison héberge 50  hommes et 17 femmes soumis à des corvées  à l’intérieur de la prison ou à l’extérieur. Les prisonniers sont souvent mis à la disposition des mairies ou du service des ponts et chaussées. La  surveillance des détenus présente parfois quelques failles, comme en témoigne le billet où l’on apprend  qu’Hyacinthe Visino, un jeune homme de 24 ans, s’est esquivé pour aller se promener à Saint-Claude dont il est originaire et où son père  y est charpentier. Il est condamné à huit jours de cellule, c’est-à-dire à dire placé à l’isolement pour huit jours.

Prison de Basse-Terre, rapports journaliers, décembre 1909. Arch. dép. Guadeloupe, INC 126/2.

archives prison basse-terre

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