[FOCUS SUR] Le mystérieux baobab du square Pichon à Basse-Terre

En 1916, le docteur Pichon crée « La Guadeloupéenne », une association qui entend favoriser le développement du tourisme en Guadeloupe. Il installe le siège de l’association dans un bâtiment de l’administration appelé le « Vieux Gouvernement »  à Basse-Terre et le transforme en square public. Il y fait aménager des allées et planter des arbres de différentes espèces. « Nous avons besoin de plantes » écrit-t-il dans la revue de l’association en 1917, « aussi faisons-nous appel à toute personne qui pourrait nous en procurer ! « .

Après la mort accidentelle du docteur Pichon en 1923, le site est délaissé, occupé un temps par une crèche.  Cinquante-cinq ans plus tard, le square est choisi pour accueillir le futur théâtre de la ville de Basse-Terre. L’Association départementale pour les études d’urbanisme et d’architecture de la Guadeloupe (ADUAG) est alors chargée de réaliser une étude du site, avec l’idée d’implanter un théâtre de verdure.  Un recueil, abondamment illustré de croquis et de plans, décrit les façades architecturales qui entourent le square et la végétation plantée. Dans le square Pichon se trouve un des deux seuls baobabs de Guadeloupe. « Il est indispensable de le conserver et de le protéger », relève l’urbaniste chargé de l’étude, qui a bien pris soin de l’entourer sur le plan.

En 1984, un théâtre de verdure est aménagé; il accueille les « vendredis Pichon », animations musicales et théâtrales qui enchantent les habitants pendant plus d’une dizaine d’années. Le théâtre lui-même, renommé Scène nationale « L’Artchipel » est enfin construit en 1995, vingt ans après l’étude de l’ADUAG. Et le baobab ? Qu’est-il devenu ?  Il a heureusement été préservé comme le préconisait l’urbaniste. Il se trouve derrière le bâtiment de la Scène nationale. Mais qui a bien pu le planter? Faisait-il partie des plantes données à la suite de l’appel aux dons du fameux docteur ? Personne ne le sait… Avis aux amateurs de botanique et enquêteurs d’archives !

Adaptation du texte de Laure Tressens paru dans Florilège d’archives, en vente aux archives départementales. Arch. dép.Guadeloupe, fonds de l’ADUAG, 1246 W.

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