[FOCUS SUR] Un fils parti travailler sur le chantier de construction du Canal de Panama

Le 8 avril 1910, Aristide Gélan, propriétaire à Morne-à-L’eau,  écrit au gouverneur de la Guadeloupe. On l’a informé de la triste nouvelle de la mort de son fils Gaston qui aurait eu lieu à l’hôpital de Panama, un an plus tôt au mois de mars 1909.  Le père demande confirmation, car il n’a  reçu aucune pièce officielle attestant le décès. Le 23 avril, un courrier du gouverneur informe M. Aristide Gélan que « [son] fils ne figure pas sur la liste des Guadeloupéens décédés au  Panama pendant l’année 1909 ». La demande du père sera toutefois transmise au Vice-consul de France au Panama.  La correspondance s’arrête là. Le dossier d’archives ne précise pas si Gaston Gélan est bel et bien mort en 1909.

Gaston fait partie des milliers d’Antillais, partis travailler sur le chantier de construction du fameux canal de Panama, attirés par des salaires relativement élevés, malgré la dangerosité des travaux et les risques dus aux maladies tropicales. Mais ce que nous apprend cette correspondance administrative, c’est que sur 30 000 étrangers venus travailler sur le chantier,  on ne compte pas moins de 1 000 guadeloupéens. On perd la trace de Gaston Gélan lors de la troisième phase des travaux de creusement du Canal qui se déroule entre 1904 et 1914, lorsque les USA acquièrent les droits de concession et d’utilisation de la future voie d’eau après deux tentatives avortées de compagnies françaises.

archives guadeloupe panama construction

Secrétariat général  du gouvernement de la Guadeloupe – deuxième bureau. Guadeloupéens décédés à Panama (1906-1929). Arch. dép. Guadeloupe, INC 170/4.

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